Bien que Stanley Kubrick n’ait jamais abordé explicitement le thème du burn-out, ses films, à travers ces extraits, nous offrent une réflexion profonde sur ce fléau moderne. Ils rappellent l’importance d’écouter les signaux d’alerte et de prendre soin de sa santé mentale, avant qu’il ne soit trop tard.
D’où vient le terme « Burn-out »?
L’expression « burn-out » n’est pas tombée du ciel. Elle trouve ses racines dans le vocabulaire aérospatial, faisant allusion au risque de surchauffe soudaine, voire de destruction d’une fusée par épuisement de son carburant. Si on y pense, c’est une métaphore percutante pour l’épuisement ressenti par les professionnels, notamment ceux du domaine de la santé, face à la douleur d’autrui.
C’est Herbert Freudenberger, psychiatre et psychothérapeute américain, qui en 1974, observa le burn-out pour la première fois. Les jeunes bénévoles perdaient leur entrain après un an et affichaient divers symptômes physiques et émotionnels. Maux de tête, troubles intestinaux, insomnies, fatigue, irritabilité, colère… la liste est longue.
Pour comprendre le burn-out, le modèle le plus célèbre et respecté est celui développé par Christina Maslach et Susan Jackson en 1981. L’outil qu’elles ont conçu, le Maslach Burnout Inventory (MBI), est toujours le plus couramment utilisé pour évaluer le stress professionnel. En effet, il est estimé que 90% des études empiriques font appel à cet outil.
Le MBI et ses Trois Dimensions du Burn-out
1. L’épuisement émotionnel
C’est généralement par là que tout commence. Imaginez-vous courir un marathon sans fin. Votre corps et votre esprit se fatiguent, vous ressentez un vide immense. L’épuisement émotionnel, c’est un peu ça: un sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles et physiques.
- Signe à ne pas ignorer: Une fatigue constante, même après une bonne nuit de sommeil.
Dans « 2001, L’Odyssée de l’espace », qui n’a pas été frappé par le dérèglement de l’ordinateur HAL 9000, cette intelligence artificielle censée être infaillible ? Alors que tout se déroule à merveille, HAL commence à montrer des signes de dysfonctionnement. Son comportement devient imprévisible, voire paranoïaque, et il tente finalement de saboter la mission. Ce moment du film illustre parfaitement la première dimension du burn-out : l’épuisement émotionnel. Même si HAL est une machine, on peut y voir un parallèle avec un individu dépassé par ses tâches, s’épuisant à la fois mentalement et émotionnellement jusqu’à commettre l’irréparable.
2. La dépersonnalisation
Alors, ça y est, vous voilà arrivé à un point où vous ne ressentez plus rien pour les autres. Cruel, n’est-ce pas? C’est une conséquence directe de l’épuisement émotionnel. Cette phase se manifeste par une incapacité à prendre en compte la souffrance d’autrui, poussant les travailleurs à adopter une attitude impersonnelle et détachée.
- Alerte rouge: Traiter vos collègues ou clients comme de simples numéros.
« Full Metal Jacket » est sans doute l’un des films de guerre les plus percutants de Kubrick. Et ce n’est pas tant les scènes de combats qui marquent, mais bien la première partie du film se déroulant dans un camp d’entraînement militaire. Le sergent Hartman y mène la vie dure aux recrues, les transformant peu à peu en machines à tuer, vidées de toute humanité. Cette déshumanisation atteint son apogée avec le personnage de Gomer Pyle. Cette évolution dramatique nous rappelle la deuxième dimension du burn-out : la dépersonnalisation. À l’image de ces recrues, l’individu en burn-out se déconnecte de lui-même, se comportant de manière mécanique et détachée face aux situations et aux personnes qui l’entourent.
3. La diminution de l’accomplissement personnel
Vous étiez autrefois si fier de votre travail, si passionné. Maintenant? Vous doutez de tout. Cette dimension du MBI évalue le degré de compétence que l’individu ressent dans l’exécution de ses fonctions.
- Ne pas négliger: Un sentiment constant d’insuffisance malgré des réussites.
Comment ne pas évoquer « Shining » et le personnage de Jack Torrance, enfermé dans l’hôtel Overlook, tentant désespérément de terminer son roman. Mais au lieu d’avancer, il rédige inlassablement la même phrase : « All work and no play makes Jack a dull boy ». Cette séquence, aussi effrayante qu’émouvante, reflète la troisième dimension du burn-out : la diminution de l’accomplissement personnel. À l’image de Jack, un individu en burn-out peut se sentir piégé, enchaînant les tâches sans jamais ressentir le moindre accomplissement, la moindre satisfaction.
Un regard international: Le « Karoshi » au Japon
Le monde est vaste et le burn-out n’est pas uniquement un problème occidental. Au Japon, le terme « karoshi » décrit un épuisement pouvant mener au suicide ou même à la mort. Semblable au burn-out, il s’agit d’une réponse à un stress professionnel intense.
#FAQ
Q1. Qu’est-ce que le burn-out ?
R1. Le burn-out est un état d’épuisement émotionnel, physique et mental causé par un stress professionnel prolongé. Il est souvent le résultat d’une implication excessive dans le travail, sans temps suffisant pour se reposer ou se ressourcer.
Q2. D’où vient le terme « Burn-out » ?
R2. L’expression « burn-out » est originaire du vocabulaire aérospatial, faisant référence à la surchauffe soudaine ou à la destruction d’une fusée par épuisement de son carburant.
Q3. Qui a observé le burn-out pour la première fois ?
R3. C’est Herbert Freudenberger, psychiatre et psychothérapeute américain, qui a observé pour la première fois le burn-out en 1974, en notant les symptômes physiques et émotionnels des jeunes bénévoles.
Q4. Quelles sont les trois dimensions du burn-out selon le MBI ?
R4. Selon le Maslach Burnout Inventory (MBI) :
- L’épuisement émotionnel
- La dépersonnalisation
- La diminution de l’accomplissement personnel
Q5. Comment le film « 2001, L’Odyssée de l’espace » illustre-t-il l’épuisement émotionnel ?
R5. Dans le film, l’ordinateur HAL 9000 montre des signes de dysfonctionnement, devenant paranoïaque et essayant de saboter la mission. Cela peut être vu comme une métaphore de l’épuisement émotionnel où un individu, ou dans ce cas une machine, est dépassé par ses responsabilités.
Q6. Qu’est-ce que le « Karoshi » ?
R6. « Karoshi » est un terme japonais qui signifie « mort par excès de travail ». Il décrit un épuisement pouvant mener au suicide ou même à la mort, en réponse à un stress professionnel intense, similaire au burn-out.
Q7. Comment puis-je savoir si je suis en train de faire un burn-out ?
R7. Les symptômes courants comprennent une fatigue constante, des troubles du sommeil, une irritabilité, un sentiment de détachement envers les collègues ou les clients, et un sentiment constant d’insuffisance malgré des réussites. Si vous ressentez ces symptômes, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé.
Q8. Le burn-out est-il reconnu comme une maladie ?
R8. Oui, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu le burn-out comme un « syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ».
Q9. Comment prévenir le burn-out ?
R9. Quelques stratégies incluent la prise de pauses régulières, la mise en place de limites de travail, la recherche de soutien (par des collègues, des amis ou des professionnels) et la pratique de techniques de relaxation comme la méditation ou le yoga.
Q10. Le burn-out affecte-t-il uniquement les professionnels de la santé ?
R10. Non, bien que les professionnels de la santé soient particulièrement à risque en raison de la nature émotionnellement chargée de leur travail, le burn-out peut toucher toute personne dans n’importe quel secteur d’activité.