Georges Canguilhem a été le premier a distinguer le normal et le pathologique. Qu’est-ce qui fait le normal ? Qu’est-ce qui détermine le pathologique ? Comprendre ces concepts nécessite une immersion …. Prenons le Poudlard Express !
Le Normal et le Pathologique selon Canguilhem
Le Normal
Définition naturelle : Ce qui est prévu par la nature
À travers les yeux de Canguilhem, ce qui est normal dans la nature est ce qui est anticipé ou attendu. Cela peut inclure le cycle jour-nuit, les changements saisonniers, ou la croissance d’un organisme. Dans le monde d’Harry Potter, la capacité à faire de la magie est prévue par la nature. Pour un sorcier comme Harry, utiliser une baguette et lancer des sorts est normal, tandis que pour les Moldus, c’est un hors du commun, voir pathologique.
Définition statistique : ce qui est fréquent à un moment donné
Selon l’approche statistique de Canguilhem, le « normal » est ce qui est communément observé dans une population donnée. Par exemple, la taille moyenne des individus d’une population peut être considérée comme normale car elle est la plus répandue.Si on observe les résidents de Poudlard, on voit que le port de la robe de sorcier est la norme. C’est ce qui est le plus fréquent et donc, selon la définition statistique de Canguilhem, c’est ce qui est normal.
Définition normative : ce qui est préférable ou convenable en rapport avec l’idéal
Dans une perspective normative, Canguilhem affirme que le normal est ce qui est jugé préférable ou approprié dans une société. Cela peut concerner des comportements, des valeurs, ou même des attentes en matière de performance ou d’apparence.
Pour un élève de Poudlard, exceller en sortilèges ou en potions est préférable, voire idéal. En effet, ces compétences sont valorisées dans la société sorcière, formant ainsi une norme.
Le Pathologique
Le pathologique est la modification de plusieurs organes interdépendants, pas d’un mécanisme global
Canguilhem propose que dans le contexte médical, le pathologique est davantage une altération de plusieurs organes interdépendants qu’un changement général. Par exemple, la malédiction qui a affaibli le professeur Quirrell dans le premier tome. Cette malédiction a non seulement affecté son corps, mais également son esprit, montrant bien que le pathologique n’est pas une simple modification d’un mécanisme global.
Être en bonne santé, c’est pouvoir tomber malade et s’en relever : le pathologique par contre c’est le déséquilibre entre la dynamique d’adaptation interne avec le milieu
Pour Canguilhem, être en bonne santé c’est pouvoir faire face à la maladie et s’en rétablir. Par contre, il décrit le pathologique comme un déséquilibre entre la capacité d’adaptation de l’individu et son environnement. Il s’agit d’une lutte constante pour maintenir un équilibre entre l’individu et son environnement.
Comme Harry l’a prouvé à maintes reprises, être en bonne santé signifie être capable de faire face à des défis et de se remettre des épreuves. Par contre, le pathologique est illustré par exemple par l’état de faiblesse persistante de Voldemort avant qu’il ne retrouve son corps, illustrant un déséquilibre entre sa dynamique d’adaptation et son milieu.
La normalité étant subjective (individu), le pathologique en creux l’est aussi
Selon Canguilhem, la normalité est subjective, variant d’un individu à l’autre. De la même manière, ce qui est considéré comme pathologique est également subjectif, reflétant la perspective unique de chaque individu.
Draco Malfoy, quand il est chargé d’une mission par Voldemort qui le pousse à adopter un comportement de plus en plus isolé et méfiant. Est-ce un signe de pathologie ou une réaction normale à l’énorme pression et au danger que représente sa mission?
Décider du normal ou du pathologique chez l’enfant ou l’adolescent est plus complexe que chez l’adulte
Selon Canguilhem, il est plus difficile de déterminer ce qui est normal ou pathologique chez les enfants et les adolescents que chez les adultes. Leurs étapes de développement variables, leur immaturité émotionnelle et cognitive, et leur comportement fluctuant compliquent considérablement cette tâche.
Hermione Granger, est souvent obsédée par l’ordre, les règles et la réussite scolaire, parfois au détriment de sa santé et de son bien-être social. Alors, est-ce une obsession pathologique ou simplement un trait de caractère normal d’une adolescente surmotivée qui veut exceller dans un environnement compétitif?
La détermination de ce qui est normal et de ce qui est pathologique est une tâche complexe, comme l’a brillamment démontré Georges Canguilhem. Que ce soit dans la nature, les statistiques, les normes sociétales, ou la santé, ces concepts sont dynamiques, multifactoriels, et fortement influencés par l’individu et son contexte. Chez les enfants et les adolescents, cette tâche devient encore plus délicate en raison de la variabilité et des défis inhérents à ces groupes d’âge. Nous espérons que cet article, à travers les perspectives de Canguilhem, a permis de faire la lumière sur ces notions complexes et de stimuler une réflexion approfondie sur ce qui est considéré comme normal et pathologique.
#FAQ
Qui est Georges Canguilhem ?
Georges Canguilhem (1904-1995) était un philosophe et médecin français qui a fortement influencé la philosophie de la médecine. Il est particulièrement connu pour son travail sur les concepts de la santé, de la maladie, du normal et du pathologique.
Qu’est-ce que le « normal » selon Canguilhem ?
Canguilhem propose trois définitions du « normal ». Premièrement, la définition naturelle : ce qui est prévu par la nature. Deuxièmement, la définition statistique : ce qui est fréquent à un moment donné. Enfin, la définition normative : ce qui est préférable ou convenable en rapport avec l’idéal.
Comment Canguilhem définit-il le « pathologique » ?
Pour Canguilhem, le pathologique est la modification de plusieurs organes interdépendants, pas d’un mécanisme global. Être en bonne santé, pour lui, c’est pouvoir tomber malade et s’en relever. Le pathologique, par contre, c’est le déséquilibre entre la dynamique d’adaptation interne et le milieu environnant.
Qu’entend Canguilhem par « la normalité est subjective » ?
Canguilhem considère comme normal varie d’une personne à l’autre, reflétant leurs expériences, perspectives et contextes uniques. De même, ce qui est considéré comme pathologique est également subjectif.
Pourquoi est-il plus complexe de déterminer le normal et le pathologique chez les enfants et les adolescents ?
Canguilhem pense que les enfants et les adolescents sont en constant développement, à la fois physiquement et émotionnellement, ce qui rend la définition du normal et du pathologique plus complexe. Leurs comportements peuvent fluctuer et ils peuvent ne pas être aussi bien équipés pour gérer le stress ou les défis, ce qui peut rendre difficile la détermination de ce qui est normal ou pathologique.