En faisant une régate avec des amis, ils me proposent à l’approche du port de « barrer » pour arrimer le bateau. Chacun d’entre eux suit mes directives et mes ordres, sans broncher. Une fois à quai, ils me reprochent d’avoir perdu du temps, inverser des procédures, bref rien n’allait !
Devant ces reproches je leur demande de m’expliquer pourquoi être resté silencieux et serviles lors des manœuvres, s’ils n’étaient pas d’accord ! La réponse fut immédiate : « c’était toi le capitaine ! »… Et je comprends alors qu’on peut être autonome sans être indépendant et qu’en tension les organisations ne sont plus apprenantes, elles obéissent.
Qui décide ? Quelle est la valeur qui nous éclaire ? Que voulons-nous faire ? Où voulons-nous aller ?
4 questions qui combinent des réponses qui mènent parfois à la catastrophe…
L’Éclairage de Covey
Passer de la dépendance à l’indépendance, c’est une victoire personnelle que décrit Stephen Covey dans son livre “les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent”.
Covey dépeint un monde où nous sommes souvent en réaction quasi-réflexe à un stimulus, répondant de manière conditionnée. Ce mode de fonctionnement nous met en parfaite dépendance de l’extérieur. C’est proche de la servitude volontaire.
Dans ce monde, si nous positionnons l’autre ou l’évènement comme « celui qui décide » plutôt que comme l’endroit où l’on se rend, nous nous retrouvons à exécuter en réaction. Pourtant, il est possible de coopérer, de partager de l’information, de comprendre les rôles.
Vers l’Autonomie
Alors, comment passer de cette dépendance à une autonomie ? Covey propose de développer trois habitudes : être proactif, avoir une finalité, savoir prioriser. Ces trois éléments interagissent, s’alimentent et se modifient mutuellement.
La méthode de Covey propose de développer 3 “habitudes” : Proactif, finalité, prioriser.
- Être proactif,
- savoir où on va,
- savoir prioriser.
Ces trois missions sont dynamiques dans le sens où elles interagissent, s’alimentent et se modifient entre elles
Être proactif
Être Proactif c’est effectuer un changement de perception interne. En effet, le monde extérieur n’est pas si “extérieur” que cela ….Même lorsque nous nous trouvons en position d’exécution.
Être Proactif, c’est être en capacité de s’adapter pour être en 1re ligne de sa vie et sortir du schéma “mécanique’ ‘un stimulus -> une réaction’
Finalité
Savoir où on va et ‘prioriser’ : c’est ‘l’honneur de l’esprit humain ‘et c’est une base de toute stratégie ! En commençant par la fin [la finalité ?] tout individu peut s’organiser pour trouver les moyens et les méthodes.
C’est bien l’objectif qui devient la Cible et non plus les moyens. La valeur de l’objectif doit être aussi précise qu’un point sur une carte, les chemins [c’est-à-dire les méthodes] peuvent être différents, mais ils doivent aboutir à l’objectif.
Ce qui me guide n’est pas ‘celui qui décide’, ceux qui me guident sont ceux qui décrivent l’endroit où l’on doit se trouver et qui me laisse l’autonomie nécessaire pour l’atteindre à leurs côtés, avec eux … Ensemble.
Autonome mais pas indépendant
Autonome, mais pas Indépendant : facile à comprendre, mais plus difficile à appliquer.
Comprendre que l’on peut être autonome sans être indépendant est une leçon difficile à appliquer. Rendre une organisation ‘apprenante’, c’est engager chacun dans l’autonomie suivant un principe de ‘subsidiarité’. Structurée de la sorte, l’organisation permet le droit à l’erreur, l’implication des salariés, la reconnaissance des talents. Conclusion Mon expérience de navigation et la sagesse de Covey m’ont appris qu’être capitaine n’est pas synonyme de dictateur, qu’être autonome n’est pas
être indépendant. L’autonomie est plus une question de capacité à prendre des décisions et à agir par soi-même, dans le cadre défini par la vision collective, alors que l’indépendance est un état d’auto-suffisance, sans dépendance ou besoin de tiers.
L’équilibre entre l’autonomie et l’indépendance est délicat. Si nous poussons trop vers l’indépendance, nous risquons d’aliéner nos compagnons de voyage, de nous isoler. D’un autre côté, trop de dépendance peut créer des sentiments d’inutilité et d’impuissance.
Être capitaine, dans ce sens, signifie être responsable, conscient des autres et du contexte dans lequel on opère. Il s’agit de diriger avec compassion et de respecter l’autonomie des autres. Il s’agit de créer un environnement qui encourage l’apprentissage, l’initiative et le partage des responsabilités.
J’espère que mon récit vous encourage à rechercher l’autonomie plutôt que l’indépendance. Que cela vous inspire à créer un environnement qui respecte l’autonomie des individus tout en valorisant la collaboration et l’interdépendance. En fin de compte, c’est ainsi que nous pouvons naviguer ensemble, vers des horizons inconnus, avec confiance et respect mutuel.