Le Roi Soleil, un bar, un ticket gagnant… et le cerveau
Dans Le Roi Soleil (Vincent Maël Cardona, 2025), tout se joue dans un bar délabré : un billet de loto oublié, un gain inimaginable, et soudain une balle perdue qui met fin au rêve. Entre l’euphorie de l’argent facile et la brutalité de la mort, les personnages oscillent entre excitation, avidité et sidération.
Ce décor ressemble étrangement à notre cerveau en situation de stress. Comme ce bar enfumé où les clients réagissent chacun à leur manière, notre cerveau abrite plusieurs « locataires » : certains veulent fuir, d’autres attaquer, d’autres encore se figent, incapables de bouger.
👉 En thérapie, comprendre ce jeu interne est essentiel : car ce qui se passe dans ce bar fictif reflète parfaitement ce qui se joue dans notre système limbique et reptilien lorsque le stress ou le trauma frappent
Dans ce « bar du cerveau », tout se joue autour de la même mise : la survie.
Le gain, c’est l’énergie, la reconnaissance, le plaisir.
La perte, c’est l’échec, l’humiliation, la douleur.
Et au bout du compte, l’ultime enjeu reste le même : éviter la « mort » — biologique ou symbolique.
Sidération, stress et réponse archaïque : que fait réellement notre cerveau sous pression ?
Quand le quotidien déborde la pensée
Un enfant qui hurle, un collègue qui vous interrompt trois fois en dix minutes, un imprévu de dernière minute, et votre cerveau semble soudainement planter. Vous êtes là, présent, mais déconnecté. Ni fuite, ni confrontation : juste une sorte de flou intérieur. Ce n’est pas de la fatigue. C’est un mécanisme neurologique profond.
De nombreuses personnes que je reçois à mon cabinet de Paris 13 ou Paris 1 viennent avec cette plainte :
« Je suis figé(e), je ne sais plus comment réagir, je perds mes moyens. »
Parents, professionnels en surcharge, profils à haut potentiel — tous confrontés à un phénomène mal compris : la sidération.
Pourquoi le cerveau ne suit plus ? Ce qu’il fait pour survivre
Le rôle fondamental du cerveau est de garantir notre survie. Pour cela, il applique cinq fonctions majeures :
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Produire des signaux internes pour exprimer les besoins biologiques (faim, sommeil, sécurité).
« La santé, c’est la vie dans le silence des organes ; le bien-être, c’est la vie dans le silence de l’esprit. »
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Créer des schémas mentaux, ou cartes du monde, pour guider nos actions.
« Créer une carte du monde, nos schémas, pour nous indiquer comment satisfaire nos besoins. »
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Fournir l’énergie nécessaire à l’action.
« Produire l’énergie nécessaire pour y aller. »
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Anticiper les menaces.
« Prévenir et anticiper les dangers. »
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Adapter nos comportements à la réalité du moment.
« Adapter nos actes aux exigences du moment. »
Mais lorsque la menace devient trop intense ou perçue comme incontrôlable, le cerveau bascule dans une autre logique.
Les trois réponses neurologiques au stress : fuite, attaque, sidération
Ces réactions ne sont pas choisies consciemment. Elles dépendent du niveau d’activation du système nerveux autonome :
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La fuite et l’attaque sont gérées par le système limbique, via l’amygdale. Elles mobilisent l’organisme en mode alerte : montée d’adrénaline, tension musculaire, concentration accrue.
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Mais lorsque la situation dépasse les capacités d’action, c’est le système reptilien, via le système vagal dorsal, qui prend le relais. Il déclenche la sidération.
La sidération est une forme de figement extrême, marquée par :
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Une baisse du tonus musculaire
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Une déconnexion émotionnelle
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Une réduction de l’activité du langage et de la réflexion
« Quand il n’y a plus de solution, c’est le système reptilien qui intervient. Et particulièrement le système vagal : c’est la sidération. »
Ce que la sidération fait au cerveau traumatisé
Lors d’un traumatisme, la sidération devient le mécanisme dominant. Et cela a des conséquences neuropsychologiques majeures :
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L’amygdale reste en hyperactivité, maintenant une alerte permanente.
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L’hippocampe, chargé de contextualiser et d’organiser les souvenirs, se désactive. L’information reste brute, sensorielle, non datée.
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Le cortex préfrontal, impliqué dans la pensée rationnelle, se déconnecte.
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L’aire de Broca, liée au langage, s’inhibe. Il devient difficile de décrire ce qui s’est passé.
C’est ainsi que les personnes traumatisées peuvent revivre des scènes passées sans pouvoir les raconter, les analyser, ou même les situer.
Pourquoi est-ce essentiel à comprendre ?
Parce que nombre de réactions jugées “incompréhensibles” dans la parentalité, le travail ou la relation à soi, ne relèvent pas de la volonté, mais de mécanismes cérébraux archaïques.
Dans mon cabinet, je reçois :
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Des parents qui se figent face aux crises de leurs enfants
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Des professionnels HPI qui s’auto-culpabilisent de leur “manque de contrôle”
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Des adultes traumatisés qui confondent sidération et dépression
Le point commun ? Une disqualification de leur fonctionnement cérébral, faute de compréhension des processus en jeu.
Et maintenant ? Quels objectifs, quels enjeux, quelles solutions ?
Objectif : Comprendre que votre cerveau ne dysfonctionne pas. Il protège.
Problème : Ce mode de protection devient pathogène lorsqu’il s’installe durablement.
Solution thérapeutique : En thérapie, nous travaillons à réintégrer les fonctions supérieures du cerveau (langage, réflexion, mémoire narrative) pour restaurer la fluidité de l’expérience.
Les approches comme la thérapie des schémas, ou les pratiques de régulation corporelle permettent justement de relancer ce circuit.
Que faire quand tout se fige ?
Si vous vous reconnaissez dans cette description — figement, désorganisation émotionnelle, silence intérieur — il est temps d’en parler.
Je vous accueille à Paris 13 ou Paris 11 pour travailler sur ces états de sidération, non pas comme un symptôme à effacer, mais comme un langage du corps et du cerveau à décoder et à transformer.
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#FAQ
1. Qu’est-ce que la sidération du cerveau en psychologie ?
La sidération est un mécanisme neurologique archaïque qui bloque temporairement la pensée et l’action. Le cerveau, face à une menace perçue comme trop intense, se met en mode « figement » pour assurer la survie.
2. Pourquoi associer un film comme Le Roi Soleil à la psychologie ?
Le cinéma agit comme un miroir de notre psychisme. Dans Le Roi Soleil, le bar, le ticket gagnant et la balle perdue représentent métaphoriquement les mécanismes de survie du cerveau : excitation, avidité, sidération.
3. Quels sont les trois mécanismes principaux du stress ?
Le cerveau réagit par fuite, attaque ou sidération. Ces réponses automatiques ne sont pas conscientes mais issues du système nerveux autonome.
4. En quoi la sidération est-elle différente de la dépression ?
La dépression s’installe dans la durée avec une perte d’élan vital, tandis que la sidération est un état soudain et temporaire de figement lié au stress ou au trauma.
5. Comment le système limbique et le système reptilien influencent-ils nos réactions ?
Le système limbique active fuite et attaque via l’amygdale, alors que le système reptilien, par le nerf vague dorsal, déclenche la sidération en cas de menace perçue comme insurmontable.
6. Peut-on sortir de la sidération sans thérapie ?
Certains épisodes passagers disparaissent naturellement, mais lorsqu’elle devient récurrente, un accompagnement psychologique est nécessaire pour restaurer les fonctions supérieures du cerveau.
7. Quelles thérapies aident à traiter la sidération et le trauma ?
Les approches comme la thérapie des schémas, la régulation corporelle ou l’EMDR permettent de relancer la fluidité cognitive et émotionnelle après un figement.
8. Qui peut être concerné par la sidération psychologique ?
Parents en surcharge, professionnels à haut potentiel, personnes ayant vécu un traumatisme ou confrontées à une forte pression émotionnelle peuvent vivre ces états de figement.
9. Pourquoi consulter un psychologue créatif à Paris ?
Un psy créatif comme Laurent Jaudon